Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les saisons de Mary Poésie, articles (actualité, faits divers, chroniques judiciaires), essais, écris

Les déboires du Bel Acindor

Lisemary

ivrogne.jpg

 

Ô toi Bel Acindor,

Mon précieux trésor

Si tu cessais de pleurer,

Une fois pour toutes, sur ton sort !

Avoue que tu l'as bien cherché !

Te souviens-tu lorsque tu allais te cacher,

 

Pour soigner tes blessures ?

Après avoir été éconduit

Par quelque charmante jouvencelle

Tu t'en allais pleurer ta mésaventure

Dans les bras de ta mère

Ou en te reposant sur un coin de dentelle

Cachant le sein blanc d'une de tes amantes.

 

Alors, laisse-moi te dire, Bel Acindor,

Il ne sert à rien de gémir ainsi sur ton avenir

A présent, il est trop tard.

Même l'Archiduc François-Ferdinand

Que tu adulais tant qui,

Avec condescendance,

Aimait abhorrer sa si belle chevalière

En or avec le chaton enchâssé d'un diamant bleu,

Ce somptueux bijou, ne lui porta guère chance :

En effet, un jour d'été 

Le tonnerre d'une balle le fit tomber.

 

Cette histoire qui du reste,

Vieille comme les nénuphars,

Fut le détonateur d'une terrible guerre,

Rancunière pour bien des décennies à venir

Ce qui déclencha d'autres conflits...Oui.

Le fantôme Serbo-croate  n'était pas mort

Et ruminait en silence sa terrible vengeance :

Un pacte lié avec Satan  préparé depuis longtemps.

 

L'emprunt colossal que tu fis n'a point suffi

A monter cette affaire mirifique disais-tu ?

Grand dam ! Tu te contentas d'ouvrir une minable

Boutique de brocante aux activités peu probables :

Prêts sur gage, recèles...En somme,

Tout ce qu'on puisse imaginer d'illégal.

 

Qu'es-tu donc devenu, Bel Acindor ?

Toi, beau gars si bien bâti,

Tout de muscle et aussi fort que l'ennui ?

On voit bien que tu as su mener belle vie d'épicurien

Avec tout cet argent qui ne t'appartenait point,

Tu as vécu comme un prince jusqu'au jour où

 

Tu réalisas que tu avais dilapidé

Tout ce bel or mis à ta disposition

Mais qu'as-tu donc fait là, Bel Acindor ?

Ne te fais plus aucune illusion sur ton sort

Et ne t'étonne point que les gens

Te saluent bien bas à présent.

 

Tu en as roulé plus d'un dans la farine

Avec ton légendaire boniment et balivernes,

Vaines paroles jetées en l'air

Et maintenant, tu dois faire face à la colère

De ces amis que tu as trahis.

 

Plus personne ne te fait confiance,

Tu es tombé en disgrâce,

Tu te vois dans l'obligation de te remuer le croupion

Afin de gagner quelques taillons ;

La nourriture grossière, le vin mauvais

T'ont empâté, tu as le teint cireux

Comment tu es devenu laid avec les yeux vitreux.

 

Tes amours ont fini par t'oublier

Même ta libido, parfois, te joue des tours,

Tu as plus d'une panne sur l'oreiller

Et lorsqu'il t'arrive de te mirer,

Avec horreur, tu t'effraies en te demandant :

 

Qu'a-t-il bien pu arriver à

Ce désirable  bourreau des cœurs

Qui fit tant de jaloux au temps

Où il était beau et avant

Qu'il ne devienne ce misérable poivrot ?

 

 

(L.M. juillet 2011)

 

 

Sceau1

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires