"Qu'il est loin mon pays" (ou méditation)
EXIL EN PROVENCE
Je sens comme
une volupté , l'agrément des courbes et des renflements de ces collines qui se succèdent et se dépassent. Les méandres de leurs sommets, la bizarerie des prairies, des vergers, des bouquets, les
ceps de vigne, l'éclat d'une rivière et de ses sables, les ombres qui se meuvent sur la plaine profonde et sur les hauteurs jusqu'à l'extrême horizon des Alpes.
Et nul besoin d'aller si
loin. Je me régale de ces regards avec les choses familières que la lumière anime autour de
moi. Les vieilles tours, la partie ceintrée garnie de lierre où se mèlent la treille et l'acacia aux grappes pendantes. Je suis baignée dans un air odorant, bercé avec les branches velues des
arbustes, assoupies par le bruit du vent, rajeuni par les cailles, ducs, rossignoles règnant mais sans l'étouffer sur le chant plus humble des autres oiseaux et la rumeur incessante des abeilles
m'émerveille.
Un buisson de roses, où
la patience et la puissance d'un chat qui rampe vers les oiseaux dans un fourré et la docilité du chien heureux qui dort à mes pieds, court pour avoir un peu creusé le sol jusqu'à la terre
fraîche. Dans tous les vieux murs d'un vieux château abandonné dont la nature a repris ses droits, le crépis tombé sur de longs espaces qu'ils laissent voir. Au loin, le lièvre
fait défaut sur le rustique appareillage de pierre.
Quelle vie de tourterelles, de
chouettes, des essaims d'abeilles et des lézards dormant à l'ombre d'un amandier où grignotte un écureuil qui m'a aperçu. Il s'évade et saute sur le sol avec l'élégance d'un petit sac de terre
rousse tombant délicatement sur le sol.
Dans un songe flou,
je me revois assise à la terrasse d'un café, un après-midi flânant dans les rues de Lille..."Qu'il est loin mon païs..." comme chantait si bien notre regretté Claude Nougaro. Je sais qu'un jour,
je reviendrai. Je n'ai pas dis mon dernier mot.
La justice me rendra
raison.... Pour l'instant, j'ai changé d'horizon. Je suis en exil quelque part dans le Sud . Je reconnais que je me sens bien auprès de mon bien aimé qui me rassure de ses tendres paroles et
attentions qu'il me prodigue.
Parfois, je me laisse aller maladive et évasive par une douloulreuse mélancolie me rappelant ce que j'ai
laissé derrière moi.
Mille excuses si je suis
triste ce soir. J'ai revu mes enfants sur l'album. Un feu follet a ravivé ma mémoire. Quand je me balade dans un square, j'ai comme un espoir, moi qui broie du noir avec la douce souvenance du
lieu de ma naissance. "O mère où sont passés les heureux jours de mon enfance "!
Je ne voudrais
pas me confondre à "un château brillant", méditant face à la mer sur le rocher (Petit Bé) de Saint-Malo où les "Mémoires d'Outre-Tombe" m'obsèdent tel le prince des ténèbres ...
Alors , que j'aurais aimé une "Rêverie au Lido"".
Lise Mary et Jonathan - fils de mon ami - mai
2007)
"Je vous emporte dans mon coeur"
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